2009-12-03

Réponse à l'appel à témoignage du Monde, ce 3 décembre

Vu en page d'accueil du Monde, aujourd'hui, cet appel à témoignage :

« La naissance d'un enfant a-t-elle modifié le partage des tâches dans votre couple ? »

J'ai répondu ceci, mais — serait-ce parce que j'ai réagi trop tard ? — ma réponse n'a pas été retenue par la rédaction :

Ça n'a rien modifié du tout.

Pourquoi est-ce que la naissance d'un enfant n'a en rien modifié le partage des tâches dans notre couple ? Parce qu'elle n'a pas eu lieu, tout simplement.

Nous avons en effet choisi d'être des mauvais Français et de ne pas avoir d'enfants. Nous avons ainsi des tâches ménagères plutôt légères et du temps pour jouir de nos nuits, profiter de nos grasses matinées, penser, lire, écrire, pratiquer la musique en amateurs, aller au concert, au théâtre, au cinéma…

Nous nous investissons plus que les parents dans nos tâches professionnelles, qui, tout à fait entre nous, sont probablement bien plus passionnantes que la lessive, le lavage des sols, le déplacement de centaines de kilos de courses par semaine entre le supermarché et la maison, et le transport d'ados ingrats à leur cours de judo du mercredi matin ou à leur lieu de drague du samedi soir.

Nous vivons dans un environnement sonore que nous choisissons l'un et l'autre à égalité, loin des bruits du hip-hop et des musiques de danses de jeunes. (J'écris ceci avec les Beatles en fond sonore.)

Nous n'avons en outre que peu d'angoisses liées à la mort : c'est une immense satisfaction métaphysique de savoir qu'on va mourir sans descendance. Il est également extrêmement satisfaisant de ne presque pas apparaître sur les fichiers des services sociaux de notre beau pays : assistantes sociales, DDASS, éducation nationale, police nationale…

1 commentaire:

  1. Il semble que toute manière évident que dès lors qu'une "mise en couple" se produit, les inégalités bien trop souvent s'installent. Opter pour la venue d'un enfant dans un tel contexte ne peut alors qu'empirer les choses, même si certaines victimes de la "double journée" tentent de pratiquer le déni pour nous prouver le contraire. Bref, la situation n'avance guère et il est également assez déconcernant d'entendre parler de "rêve" ou de "miracle" dès lors qu'un partage des tâches demeure en apparence effectif au sein d'un couple ou d'une famille...

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